Baromètre annuel l’Agence Française de développement - IFOP 2015
« Les Français et la politique d’aide au développement de la France »
A quelques jours du Sommet des Nations Unies sur les Objectifs du Développement Durable (ODD), les 25, 26 et 27 septembre et à 2 mois de la COP21 à Paris, l’AFD publie la 10ème édition du Baromètre annuel « les Français et la politique d’aide au développement de la France ». L’édition 2015 fait apparaitre une prise de conscience croissante des liens entre développement et dérèglement climatique de la part des Français.
Pour Annick Girardin, Secrétaire d'État chargée du Développement et à la Francophonie : « cette étude montre à quel point les français sont attachés à la générosité vis-à-vis des plus vulnérables. Ils sont de plus en plus nombreux (67%, +5 points) à se déclarer favorable à l’aide au développement de la France, et 57% à en être fiers ! Nous sommes bien loin de la vision d’une France recroquevillée sur elle-même. Et par ailleurs, une écrasante majorité de nos compatriotes ont compris que l’enjeu du développement durable concernait toute la planète, nord et sud confondus. Cette sensibilité est un vrai atout pour construire un monde à zéro carbone et zéro pauvreté. »
Pour Anne Paugam, Directrice générale de l’Agence Française de Développement : « Les Français ont davantage conscience que ce qui se passe au Sud peut avoir un impact sur leur vie. Ils sont également plus nombreux à lier aide au développement et lutte contre le dérèglement climatique. Cette vision est au cœur de la démarche de l’AFD, qui contribue à faire émerger de nouveaux modèles de développement permettant à la fois de lutter durablement contre la pauvreté et de préserver la planète.»
L’aide publique au développement apportée par la France est utile et nécessaire
o Sur le soutien des français à la politique d’aide au développement : si les Français estiment à 76% que la France investit suffisamment dans l’APD, le soutien de l’opinion publique à l’aide au développement apporté par la France progresse cette année de manière significative : deux Français sur trois (67%) s’y disent aujourd'hui « favorables », soit une hausse de 5 points en l’espace d’un an.
o Les 3 logiques qui motivent le soutien des Français à l’aide au développement : une logique de solidarité avec les populations, une logique de coopération dans l’intérêt mutuel des deux parties et une logique d’influence de la France sur la scène ; sachant que pour plus d’un citoyen français sur 2, cette politique est symbole de fierté. Les Français sont ainsi de plus en plus nombreux à soutenir l’intervention dans certains pays émergents comme la Chine, le Brésil ou le Mexique, en particulier en matière de lutte contre le dérèglement climatique.
La lutte contre le dérèglement climatique est une priorité et une opportunité
o Une proportion croissante de Français (85%, + 5 points) demande que l’aide apportée par la France prenne en compte la lutte contre le réchauffement climatique dans les projets qu’elle finance.
Les réponses les plus significatives, c'est-à-dire celles des personnes s’y disant « tout à fait » favorables, passant en l’espace d’un an de 30% à 42% (+ 12 points).
o La lutte contre le dérèglement climatique est largement perçue comme une opportunité pour élever les modèles de développement des pays.
Les Français partagent ce point de vue aussi bien pour l’ensemble des pays en développement (à 65%, contre 35% qui pensent que c'est un frein) que pour les pays les moins avancés (58% versus 42%) ou des pays émergents comme la Chine ou le Brésil (67% versus 33%)
o 76% des Français estiment que le dérèglement climatique constitue actuellement « une menace sérieuse » pour eux ou pour leur mode de vie. Soit une proportion en hausse significative par rapport à 2014 (+6 points en un an) mais aussi par rapport à 2011 (+13 points en quatre ans).
Les nouveaux objectifs de développement durable (ODD) doivent intégrer les enjeux climatiques
o Les secteurs des nouveaux ODD à prioriser pour les français
Ils devront répondre, en priorité aux besoins élémentaires humains et à la préservation de la planète et de ses ressources. Les objectifs prioritaires aux yeux des Français sont la garantie pour tous de l’accès à l’eau et à l’assainissement (80%), l’élimination de la faim dans le monde, l’amélioration et la consolidation de l’alimentation (79%). Ceux-ci jugent également prioritaires l’élimination de la pauvreté (71%), la prise de décisions rapide pour lutter contre les changements climatiques (69%).
o Le sentiment, largement partagé que l’aide au développement peut être un levier d’action efficace en matière environnementale.
Six Français sur dix estiment que l’APD peut avoir un impact sur « la surexploitation ou la mauvaise gestion des ressources naturelles » (67%, -1 point) ou sur « le dérèglement climatique » (60%), sachant que dans un contexte marqué par la tenue prochaine de la COP21, on observe sur ce dernier point une forte évolution en l’espace d’un an (+ 8 points).
Mieux faire connaître les objectifs du Développement Durable (ODD)
o Alors que 195 chefs d’Etats se réunissent à New-York pour adopter les objectifs de développement à l’horizon 2030, plus de 6 français sur 10 déclarent ne pas connaitre les ODD. Néanmoins, l’idée fondamentale de cette initiative se révèle très largement appropriée par les Français. Neuf Français sur dix (88%) se déclarent d’accord avec l’affirmation selon laquelle « aujourd’hui, les pays riches et les pays pauvres sont confrontés à des enjeux de développement qui concernent l’ensemble de la planète ».
o Une communauté de destins ou l’universalité : de moins en moins de Français partagent l’idée que les effets de la « misère du monde » peuvent s’arrêter aux frontières.
Plus de 8 français sur 10 (82%) pensent que ce qui se passera sur le plan économique, politique ou écologique dans les pays pauvres « peut avoir un impact » sur leur vie en France, soit une proportion en hausse de 4 points en l’espace d’un an et de 24 points par rapport à 1991.
L’enquête 2015 pour l’AFD sur les Français et la politique d’aide au développement de la France a été réalisée par Ifop auprès d’un échantillon représentatif de 1053 Français âgés de 15 ans et plus, interrogés du 29 août au 1er septembre 2015 par internet. Méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée, région et catégorie d’agglomération).
Distribué par APO Group pour Agence française de développement (AFD).